La cavalerie lagide

Si vous le voulez bien, j’aimerais aborder avec vous, bien sûr, le thème relativement délicat de la cavalerie lagide.
Commençons par les compagnons, la plupart venaient évidemment d’Alexandrie bien qu’ils fussent tous propriétaires de vastes kleros de terres au sein du royaume de Ptolémée. Cependant nous savons que certains d’eux venaient également de la Thébaïde dont le fameux Polyperchon bien que leur statut fut souvent inférieur. Casque béotien, cuirasse musclée puis maille, xyphon et kopis formaient leur équipement.
Leur déploiement fut assez aisé au moins jusqu’au règne de Ptolémée V puisqu’ils accompagnaient pharaon partout où le dieu de la guerre l’appelait. Ils déclinèrent d’autant plus rapidement que leur nombre initial était beaucoup plus faible que celui des Séleucides.

La cavalerie klérouque est un thème souvent assez peu connu, c’est pourquoi j’aimerais que nous en parlions ensemble. Souvent déployée en première ligne notamment avec les compagnons de la Thébaïde dans l’espoir accéder à un rang supérieur, ses faits d’armes notamment en Nubie sont souvent occultés au profit des seuls compagnons. Je penche sur un équipement à la thessalienne, qu’en pensez-vous ?
En outre, Eurythede de Mysie nous apprend que lors de l’invasion de la Nubie par Ptolémée II, on couvrit de cuir chevaux et cavaliers pour repousser les flèches empoisonnées des nubiens. Cette méthode fut elle réutilisée par la suite, pourriez vous m’éclairer ?

Concernant les loncophores, je crois que ce thème a été débattu jusqu’à satiété. Je me bornerai donc à ajouter que de récents travaux montrent qu’à l’époque tardive l’aspis fut remplacé par un thureos plus maniable.

Abordons maintenant un thème plus complexe, les machimoi montés ? Étaient-ils uniquement javeliniers où pouvaient-ils jouer un rôle de lanciers légers ? La bataille de Panion semble faite pencher la balance vers cette théorie. En outre nous savons qu’une garde royale de cavalerie lourde fut constituée par les rebelles égyptiens ce qui corrobore l’existence d’une tradition de cavalerie lourde au sein des égyptiens. Ils furent les artisans de la débâcle séleucide de Raphia en pourchassant les fuyards bien que leur rôle lors de l’invasion d’Antiochus Epiphanes est sujet à de vives polémiques (que je préfère éviter d’aborder ici)

Voilà pour une première ébauche qui je l’espère nourrira un débat constructif, serein et cohérent.

Je reviendrai plus tard sur les autres éléments de cavalerie employés par les lagides, libyques, nubiens, arabes et même ces mystérieux cavaliers cypriotes dont le rôle lors des campagnes de Ptolémée II a été longtemps sous-estimé.